Notre amie Monika et les handicapés en Casamance

Notre association Iwerliewen avait fait la connaissance de Monika Hauschild en 2011 lors d’un séminaire sur l’Artemisia annua organisé conjointement avec son association Espérance en Casamance, Antenne France. Depuis 2005, son association s'est impliquée à améliorer les conditions de vie de la population de ce coin du monde, un peu perdu, et peu connu, la Casamance. Voici ce qu’elle nous dit : Depuis un voyage au ClubMed (appelée par les habitants du Cap Skirring : 'la cage dorée') ma vie a basculé vers un engagement humanitaire corps et âme: en sortant du Club il est impossible de ne pas être touché par les handicapés qui se promènent dans le village, soit boîtant, soit rampant par terre (par manque d'un fauteuil roulant), soit sur des béquilles. Une enquête a vite révélé les raisons de ces infirmités multiples: une partie est due - aux mines anti-personnel posés depuis une trentaine d'années dans la région de la Basse-Casamance, - et une autre en est … la poliomyélite ! J'ai appris que seul dans la région du Cap Skirring (qui fait partie de la Communauté Rurale de Diembering) il y a environ 600 personnes en situation de handicap grave... et dans la région de Ziguinchor, la ville la plus proche, le nombre s'élève à …. 4 000 personnes! En rendant visite à un ami pécheur qui, en sautant sur une mine, a perdu une jambe, Augustin Sambou, un de nos collaborateurs en Casamance, a appris l'existence d'une Association qui s'occupe des victimes des mines, l'ASVM, à Ziguinchor. Après les premiers échanges de mails nous avons appris qu'il y a un manque évident de soutien à ces personnes handicapées... pas assez de fauteuils roulants, béquilles, cannes! Ayant bien gardé mon habitude d'ancienne journaliste, j'ai contacté LA PROVENCE, le journal de ma région, en demandant le don de fauteuils roulants: la 'récolte' était bonne! Une visite auprès des maisons de retraite apportait également un nombre impressionnant de fauteuils roulants, tous en excellent état. Notre Association a donc financé et organisé le transport en conteneurs, de ces objets précieux, et la cérémonie de distribution de ces fauteuils était un évènement à Ziguinchor! En 2011, nous avons reçu la visite d'un homme qui se déplaçait avec grande difficulté sur deux cannes: c'était JO DIATTA, victime du polio a l'âge de deux ans. Il avait un dossier sous les bras – un plan de construction pour un bâtiment, et les papiers d'acquisition d'un terrain, pas très loin du Cap Skirring. Depuis des années, Jo cherchait un partenaire pour financer un CENTRE POLYVALENT pour les Handicapés de sa région, la Communauté Rurale de Djembering (dont Cap Skirring fait partie). Il nous a expliqué que les 600 handicapés, souvent vivant sur les îles, n'ont aucun endroit pour se réunir, pour fabriquer leurs produits de batik, de vannerie, de couture, ou pour organiser des cours d'apprentissage, de faire une crèche pour les enfants avec ET sans handicap. Ce que j'apprends de Jo: ceci éliminerait dès l'enfance la discrimination entre les uns et les autres, et créerait un lien de solidarité, bien plus difficile à établir une fois que les personnes sont adultes, et par manque de scolarisation et socialisation restent enfermées chez elles. Jo, handicapé depuis l'âge de deux ans par une poliomyélite non détectée, a mené un parcours exceptionnel, malgré son handicap: il est allé à l'école, il a appris un métier (il est artisan), et – il a créé une Association pour les Personnes en Situation de Handicap (l'A.P.S.H.) Jo nous a parlé de son projet de Centre Polyvalent, et qu'il n'avait jusqu'à présent trouvé aucun partenaire pour l'aider à financer la construction de ce centre. Touchée par sa volonté imperturbable, et après une rencontre avec une vingtaine des handicapés de son Association, nous avons décidé de marcher ensemble. Il était clair dès le début que nos fonds suffiraient seulement pour la construction, mais pas pour l'équipement du centre, ni pour le forage, une pompe pour avoir de l'eau, et l'accès à l'électricité. Au mois de mai 2013 ce centre a été inauguré, en présence de plusieurs personnes de l'Autorité Locale, et je peux vous affirmer que la fête était belle! C'était un grand événement qui a trouvé une place dans la publication de la presse locale Pour que ce centre puisse fonctionner, les handicapés ont pourtant absolument besoin d'un autre coup de pouce – celui pour financer - le forage - une pompe solaire - la liaison au réseau électrique - l'équipement en meubles: chaises, tables, étagères. Nous espérons que les lecteurs de ces lignes se sentiront motivés à aider ceux qui, en pleine brousse Africaine, ont été frappés par un destin cruel, soit en sautant sur une mine anti-personnel, l'arme des lâches, et la poliomyélite, vaincue chez nous depuis longtemps, et qui semble en voie d'élimination aussi en Afrique: Il y a une vingtaine d'années par contre, elle touchait encore beaucoup d'enfants. Si vous voulez les aider, je me porte personnellement garante que chaque centime servira exactement à l'achat et l'installation de ces quatre éléments ! Nous avons un compte au Sénégal, que je vous communiquerai sur simple demande par mail: Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser. Je vous en remercie, au nom de mes amis handicapés! Monika Hauschild